Je m’arrête là pour ne pas vous accabler. Et nous étions, l’un et l’autre, au-delà des jugements moraux et des crispations hystériques liés à des blessures narcissiques.Je m’aperçois que j’ai peu parlé, sans doute par peur de paraître pédant, de sa philosophie. Dieu m'en préserve ! Une raison de plus pour troubler le conformisme ambiant, à supposer que cela soit encore possible.
Personne ne voulait y croire. Elle était enfin à ma disposition. Dans tous ses films, B.B. On entrait chrétien, on sortait communiste. J’y ai relaté mes périples en Asie et mes après-midis à la piscine de Pully où le tennis de table tenait une large place, autant que les adolescentes qui nous observaient ébahies.Ces vidéos avaient également un aspect documentaire. Ce dernier prétendait avoir écrit les livres de Clément, alors que l’inverse était plus crédible. Même pas sûr. Une femme vouée à l’homme, mais par choix. par Roland Jaccard Kafka aimait flâner dans les parcs de Prague. Nous nous retrouvions souvent, en compagnie de Michel Polac qui fut sans doute son ami le plus proche, dans un restaurant napolitain : » Le Petit Tiberio » où le patron nous faisait goûter des bouteilles qu’il avait apportées lui-même de vignes proches du Vésuve. Je crois surtout qu’il était dégoûté par un monde où il n’avait plus sa place et qu’il en a tiré la conclusion logique.Mais j’apprends non sans stupéfaction que Flavie Flament, dans l’émission « Philosophie » d’Elle parle d’Hamilton comme d’un monstre de lâcheté, mort de manière vulgaire et sans panache, le visage couvert d’un sac en plastique, car il ne supportait pas de voir son image. Je me garderai bien de me scandaliser, ne sachant ce qui relève d’une obsession pathologique ou d’un désir immodéré de rester sous les feux de la rampe en un temps où ce genre de dénonciation vous valorise plus qu’il n’inspire le dégoût. Elle sacrifiait allègrement son corps au désir de l’hommeAvec son air d’enfant au bord de la faute, elle créait un équilibre instable entre le caprice et la damnation.
Et personne n’y voyait rien d’obscène. Le dandy à la silhouette souple, au teint pâle, à la démarche aristocratique, savait conjuguer le verbe " s'ennuyer " au passé, présent et futur. Cet essai en dessine les formes les plus extrêmes entre le grotesque et le sublime, le macabre et le chic. C’est un délinquant du Net qui vous parle, condamné sans sursis et à une peine perpétuelle. La séquence la plus réussie était celle de Frédéric Schiffter parlant du blabla et du chichi de la philosophie dans un Lavomatic. L’insolence de Clément Rosset me ravissait : il était ainsi parvenu à obtenir, sous pseudonyme, la possibilité de critiquer dans les colonnes du « Nouvel-Observateur » tous les ouvrages que la gauche bien pensante encensait. J’oubliais de dire que comme Houllebecq avec lequel je suis le plus souvent en accord je faisais l’éloge de Trump et me faisais un point d’honneur de ne rien lâcher aux furies féministes qui nous pourrissent la vie, ni aux adeptes de cette nouvelle religion – aussi idiote que les précédentes – qui veut qu’on s’emploie à » sauver la planète « . Il ne m’en a jamais voulu : il est parfois bon d’égratigner ses amis. Mais Didier qui posait pour Vogue, qui enseignait à la faculté de médecine, qui lui fournissait des drogues, qui dormait dans son cercueil et qui ressemblait à Marlon Brando, fascinait Clément. Je pense avoir été le seul à filmer Paul Nizon, le grand écrivain suisse, dans sa chambre à coucher, le philosophe Clément Rosset louant Vladimir Poutine, le psychanalyste François Roustang racontant les sermons qu’il tenait du haut d’une chaire à la cathédrale de Francfort ou encore Marie Céhère devisant avec Frédéric Beigbeder. C’est dire que le conformisme n’était pas son truc. Sans doute Vienne méritait-elle d'être traitée par Hermann Broch de " métropole du toc ".Schnitzler, de son aveu même, n'était que " paresse " et " indifférence ". Peut-être aurait-il encore souhaité vider un flacon de saké avec nous ! « Il ne vous reste plus qu’à témoigner votre gratitude à YouTube de vous épargner de tels immondices et à moi de vous remercier d’avoir supporté des propos aussi abjects, même tempérés par des Schlager de Christian Anders et illustrés le plus souvent par de jeunes Japonaises kawaï.Une expérience prend fin. par Roland Jaccard Certains s’étonneront de ne plus voir mes vidéos : elles ont toutes été supprimées par YouTube.